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Appel unitaire Languedoc-Roussillon

CGT Spectacle, CIP-LR, SYNAVI, SMA, SUD Culture, Fédération des Arts de la rue

LE GOUVERNEMENT NE DOIT PAS AGRÉER L’ACCORD SUR L’ASSURANCE CHÔMAGE.

Le  22  mars  a  été  conclu  un  nouvel  accord sur  les  règles relatives à l’assurance chômage. Cet accord ne met pas uniquement en péril le milieu du spectacle mais aussi les intérimaires, les salariés en emploi court et les CDD. Une population qui représente 80 % des embauches actuelles.

Aujourd’hui déjà, un chômeur sur deux n’est pas indemnisé, cet accord va encore aggraver la situation. Le MEDEF continue à prendre de l’argent là où il y en a le moins : les économies annoncées sont faibles et pèsent sur le dos des plus précaires.           

Le spectacle que vous allez voir ce soir a été rendu possible par la présence de salariés intermittents du spectacle. Devant la désinformation récurrente sur le régime spécifique d’indemnisation chômage de ces salariés, nous avons trouvé nécessaire de rétablir quelques vérités.

Les salariés intermittents du spectacle ne sont pas responsables d’un quart du déficit de l’assurance chômage. Les chiffrages du Medef, de la Cgpme et de l'Upa sont des mensonges et de la désinformation.

Les derniers chiffres communiqués par la Cour des Comptes sont ceux de 2011 dont le solde UNEDIC est :

  • Pour les CDD du régime général : - 5,592 Milliards €
  • Pour les Intérimaires (annexe 4) : -  1,464 Milliard €
  • Pour les Annexes 8 et 10 des salariés intermittents du spectacle : ce solde est de - 1,011 Milliard €

Si l’on déduit ce que les salariés intermittents percevraient s’ils étaient intégrés au régime général, soit 700 000 millions d’€, le solde à considérer s’élève à moins de 320 millions d’€. Impact dérisoire sur le résultat de la caisse de l’UNEDIC.

Ce régime spécifique aux salariés du spectacle n’est ni plus favorable, ni plus couteux que le régime général d’assurance chômage. Il est simplement plus adapté à des conditions d’emploi aléatoires et des successions de contrats souvent très courts.

Artistes, techniciens, réalisateurs, nous connaissons tous les risques de nos métiers.

Comme sur l’ensemble des chômeurs, seul un intermittent sur deux est indemnisé. Ils représentent 3,5% des chômeurs indemnisés et 3,2% des allocations versées.

Aujourd’hui Le MEDEF impose sa loi pour faire des économies sur le dos des chômeurset demain casser le principe de la solidarité interprofessionnelle.

Des séances qui se passent au MEDEF, sous la présidence du MEDEF, à partir du seul texte du MEDEF, en présence de 5 syndicats de salariés, dont 4 n'étaient pas représentatifs des métiers du spectacle.

Des interruptions de séances de douze heures où les tractations les plus détournées de l’intérêt général, les plus opaques se tiennent, est-ce là ce qu’on appelle négociations ?

Que ce soit sur le régime général, l’annexe 4 des intérimaires ou les annexes 8 et 10 des intermittents du spectacle, aucune des propositions alternatives n’ont été étudiées, évaluées ou débattues. 

Sur  les  annexes  8  et  10  des  intermittents  du  spectacle,  l’accord  reprend  les dispositifs de 2003 et les aggrave.

Le nouveau texte fixe un plafond de revenu qui ne concerne que quelques  personnes  et  ne  produira  que  des  économies  négligeables.  Des  chômeurs devront  parfois  attendre  plusieurs  mois  avant  de  toucher  leur  allocation.  Des augmentations de cotisations menaceront l’activité des petites structures du spectacle   et du cinéma.   

Alors que le récent rapport de l'Inspection des finances et de l'inspection des affaires culturelles précisent que la culture génère 3,2% du PIB (ce qui correspond à 5,8% des valeurs ajoutées nationales) devant l'Hébergement et la Restauration, les Télécoms, l'Assurance, les Industries Chimiques, et que l’économie culturelle pèse sept fois plus que l’automobile dans le PIB.

Dans ce contexte, la paupérisation des travailleurs de la Culture, des artistes-auteurs, des artistes interprètes salariés est insupportable !

Notre secteur est avant tout un secteur d’investissement, vecteur d’emplois non délocalisables et de développement territorial. Au-delà de l’économie qu’il produit, les richesses générées par le monde de la création sont avant tout celles qui favorisent la liberté de penser, de s'émouvoir, de vivre ensemble contre toute idée d'exclusion.

Sur les annexes 8 et 10, le projet porté depuis 2003 par le Comité de suivi de l’Assemblée Nationale, réunissant parlementaires de tous bords, syndicats représentatifs et représentants de la profession (salariés et employeurs), n’a toujours pas été pris en compte. Or il est avéré que les dispositions de ces propositions aboutiraient à un système moins coûteux et plus équitable.

Comment un gouvernement peut-il faire si peu de cas du travail des parlementaires ?

Nous ne nous satisferons pas de négociations de couloir supplémentaires arbitrés par le Medef.

Nous interpellons le gouvernement et en particulier le nouveau Ministre du Travail, François Rebsamen, signataire de la tribune du comité de suivi un mois avant son entrée au gouvernement pour que ce texte ne soit pas agréé.

Encore une fois, il ne s'agit pas seulement de défendre le spectacle et la culture mais aussi la protection sociale de tous basée sur la solidarité. Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.

Nous demandons au public et à nos élus tout leur soutien.

Nous sommes mobilisés unitairement partout en France.

Les salariés intermittents sont au cœur des programmations culturelles à venir. Si nous sommes en lutte, les signataires de cet accord porteront la responsabilité de l'annulation des festivals.

Nous vous souhaitons une agréable soirée et parce que nous vivons de lui et pour lui : Que le spectacle continu !

 

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